René Descartes, philosophe et mathématicien du XVIIe siècle, a révolutionné la pensée occidentale en plaçant…
Ainsi s’en va l’Europe
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Ainsi s’en va l’Europe
Depuis le printemps précédent, nous sommes sortis d’une pandémie pour entrer dans une guerre qui ne dit pas son nom, en acceptant de suivre les exigences des États Unis au sujet du conflit régional extra-européen en Ukraine qu’ils ont préparé et fomenté contre la Russie. Ceci, bien évidemment, non seulement sans consulter les peuples, mais, péché bien plus impardonnable en démocratie, sans leur apporter les éléments factuels qui auraient pu favoriser leur compréhension de le situation géopolitique, et ainsi leur décision éclairée.
Si l’on comprend assez bien quel bénéfice géopolitique peuvent retirer les USA de l’affrontement entre l’Europe et la Russie (immobilisation de l’ours russe —allié de la Chine dans le contexte à la fois du reliquat des liens tissés durant le communisme, mais également du fait de la théorie géopolitique moderne de l’Eurasie—, ce qui permet aux USA d’en retirer d’importants avantages en termes de commerce —comme de vendre leur gaz liquide bien trop cher, particulièrement dévastateur pour la Nature, et en totale contradiction avec la doctrine du réchauffement climatique qu’ils promeuvent pourtant eux-même—, et de se recentrer sur l’affrontement avec la Chine qui constituera l’histoire majeure de ce siècle), l’on conçoit beaucoup moins aisément les bénéfices que pourrait en attendre l’Europe. Et si les bénéfices restent vaporeux, les conséquences de notre participation à ce conflit sont elles très claires.
Cette guerre nous coûte très cher, sur le plan financier direct avec les aides que nous versons à l’un des pays les plus les plus corrompu du monde, mais également de façon indirecte puisque les trains de sanction qui ont été décidés nous coupent de notre principale source d’approvisionnement en énergie précisément au moment où l’économie mondiale entrait déjà en récession du fait de la surchauffe secondaire au quantitative leasing et à la démultiplication de la masse monétaire sur les marchés américains. Les conséquences sont donc financières, mais comme toutes conséquences financières vont se traduire en conséquences sociales, humaines.
Le résultat commence à se faire sentir. Le prix de l’électricité et du gaz est décuplé, et malgré l’inertie de leurs répercussions, de même que les quelques mécanismes de protection mis en place par les états, cela commence à perfuser dans la vie réelle des gens du commun, notre vie à vous et moi. Cette classe moyenne dont le reste à vivre était déjà très ténu se retrouve devant des factures inouïes qu’elle ne pourra bientôt plus régler. Et le reste n’est pas plus réconfortant: l’inflation fait rage dans le domaine de l’alimentation, entamant d’autant le budget des ménages.
Notons que l’effet des sanctions se conjugue avec les résultats de la trahison de nos élites via la désindustrialisation et notamment la destruction et la vente à la découpe de notre filière nucléaire (cf. Alstom), ainsi que de la prévarication qui a consisté à s’assurer des votes et la collaboration des « écologistes » en arrêtant des centrales nucléaires. Centrales qui garantissaient aux français une énergie sûre, à la fois la moins carbonée et la moins chère d’Europe.
Tout ceci n’était bien sûr pas une fatalité. Zelensky avait été élu sur un discours pacifiste. La France comme l’Allemagne étaient garantes de l’exécution des accords de Minsk II, qui, s’ils avaient été suivis d’effet, auraient pu permettre la désescalade du conflit.
Mais les Américains ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils ont armé et soutenu les patriotes nazis ukrainiens qui ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts dans la partie russophile de l’Ukraine depuis 2014 et la révolution de couleur qui, sous l’égide de la CIA (et notamment de Biden, alors Vice-Président des US), a permis de placer au pouvoir un régime soumis aux intérêts de l’état profond américain.
Il est étonnant que Trump, pendant sa présidence, ne se soit pas aperçu de la totalité de ce qui se passait -les démocrates ont continué de façon voilée à maîtriser la situation sur place pendant son mandat-. Les activités du fils de Biden sur place constituaient pourtant un élément probant qui aurait pu susciter ses questionnements.
L’hiver qui vient va être dur. Non pas comme un hiver un peu plus rude, pendant lequel il faudra se tenir chaud à plusieurs devant l’âtre. Mais comme un hiver au cours duquel au fur et à mesure que les températures chuteront, et les prix s’envoleront, nous voyagerons à rebours dans le temps vers des moments de l’histoire où la survie n’était pas garantie. Les écologistes urbains vont se retrouver confrontés aux conséquences de leurs fantasmes, ce qui est ironique, mais une bien piètre compensation intellectuelle vis-à-vis des souffrances inouïes que nombre de français vont traverser, et ce durant les 3 à 5 ans qui viennent.
Nos élus, manifestement, et malgré des prises de conscience partielles et tardives, ne servent que leur intérêt et celui de ceux qui leur ont permis d’être élus contre toute attente. Or il s’agit des organes de propagande mondialiste servant les intérêts américains (Council of foreign relations, Bilderberg, trilatérale, et World Economic forum —et son relai, les Young Leaders—).
Ce qui pose un problème majeur. Car contrairement à l’idéologie promue par ces organes de propagande et d’influence, l’avenir n’est pas à une convergence et une homogénéisation en consommateurs atomisés et égoïstes des pays et des citoyens du monde à l’ombre de l’hégémonie américaine, mais à un nouvel équilibre des pouvoirs qui se dessine sans bruit depuis 15 ans.
Les empires sont mortels nous annonçait Paul Valéry. L’erreur politique consiste à ne pas prendre en compte les alertes matérielles et objectives avertissant de la chute de l’empire américain (à commencer par sa monnaie, dont le renforcement paradoxal actuel correspond aux soubresauts de l’agonie). Les empires sont cycliques, et depuis 500 ans, leur hégémonie n’a duré au mieux qu’un peu plus d’un siècle. L’empire américain qui chute s’accroche de toutes ses forces à son hégémonie, entrainant ses sujet (et alliés) dans sa chute, mais les empires montants, dont la Russie et la Chine, ont pour eux la vigueur ascendante des empires (re)naissants.
La mondialisation est une volonté désespérée de conserver le contrôle de l’Histoire. Mais elle est vouée à l’échec. Et les signes évidents de cet échec ne vont pas tarder à apparaître, en particulier avec la fragmentation de l’Europe et l’éclatement de l’euro qui pourraient avoir lieu dans les mois à venir.
La seule voie d’avenir dans cet affrontement titanesque entre des empires en déclin et des empires montant, est d’éviter soigneusement de se placer dans l’axe exact du conflit. Le non alignement est non seulement une question de bon sens, mais de survie. Quoi qu’en pensent nos « amis » américains.
- https://www.polytechnique-insights.com/tribunes/energie/le-bilan-carbone-des-reacteurs-nucleaires-en-france/
- https://www.lefigaro.fr/international/le-president-ukrainien-peut-il-imposer-la-paix-dans-le-donbass-20191208
- https://fr.euronews.com/2020/08/25/le-president-ukrainien-croit-au-retablissement-de-la-paix-dans-le-donbass-des-cette-annee
- https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/08/24/apres-six-mois-de-guerre-quels-sont-les-pays-ayant-le-plus-aide-l-ukraine-financierement_6126677_4355773.html
- https://edition.cnn.com/2019/09/25/politics/donald-trump-ukraine-transcript-call/index.html
- https://moderndiplomacy.eu/2018/06/04/how-and-why-the-u-s-government-perpetrated-the-2014-coup-in-ukraine/
- https://www.euronews.com/next/2022/09/05/energy-bills-are-soaring-in-europe-what-are-countries-doing-to-help-you-pay-them
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